LETTRE OUVERTE A S .E Paul BIYA PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN ET AU GOUVERNEMENT DE PHILEMON YANG
LETTRE OUVERTE A S .E Paul BIYA PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN ET AU GOUVERNEMENT DE PHILEMON YANG
Excellence monsieur le Président, cher papa, cher grand-père, cher arrière grand-père de multiples jeunes camerounais. Excellences Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement tout au moins papas et grands- pères
Je vous écris très respectueusement comme on écrit aux nuls, pas que vous le soyez mais simplement parce qu’il s’agit d’un moment historique et grave dans la vie de notre nation, l’affaire des régions du sud-est et du nord-ouest de notre cher et beau pays le Cameroun.
Je voudrais faire très simple et bien humblement car tout a été dit par des Camerounais à bien des égards mieux qualifiés parce que vivant au pays et ayant été sur le terrain depuis les marches malheureusement réprimées des avocats jusqu’aux actes inqualifiables qu’ont subis à la fois la nation à travers ses symboles dévoyés par certains et les traitements inhumains qu’une certaine jeunesse estudiantine a reçus d’une minorité de soldats passionnés.
Excellences,
J’ai suivi attentivement les dernières réactions du gouvernement avec la sortie du ministre de la communication TCHIROMA et les arrêtés du ministre SADI. Il m’est apparu comme à tous que vous avez changé de cap pour rendre les revendications moins vraies et valoriser l’idée qu’un petit groupe marginal souhaite déstabiliser notre cher et beau pays. Ce qui est comme vous le savez une manœuvre dilatoire digne des dictatures pour étouffer au nom de la lutte contre des sécessionnistes, ennemis de la nation des velléités plutôt démocratiques. Le Cameroun ne dispose pas de sécessionnistes, le cas échéant, ils seraient très marginaux. La politique du gouvernement ne peut pas être dans cette circonstance celle destinée aux marginaux.
Excellences
Pourquoi pensez-vous que vous avez le monopole de l’esprit que les Camerounais doivent se faire de leur pays ?
Pourquoi pensez-vous que le vivre –ensemble au Cameroun doit relever d’un schéma , le vôtre qui fut tracé par nos pères fondateurs que vous n’avez pourtant jamais honorés ?
Qui ne se souvient de la démission de JOHN NGU FOCHA le 9 juin 1990 ?
Excellences, en 1966 FONCHA fut aux avant-postes de la formation du parti unique l’UNC (Union nationale Camerounaise) après que son parti le Kamerun National Democratic Party fut phagocyté par l'UNC, le parti du Président Ahmadou Ahidjo. En 1970, la désillusion fut grande lorsque le président Ahidjo le remplaça au poste de Vice-président du Parti. Il se retira de la vie politique et accéda alors au poste honorifique de Grand Chancelier des Ordres Nationaux bien plus tard, en décembre 1979.
Excellences, avec Paul BIYA Il reviendra au devant de la scène au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais(RDPC) jusqu’à sa démission. Le 9 juin 1990. Il démissionne de son poste de Vice-président du RDPC et se retire une fois de plus. Le 18 juillet 1990, il est remplacé au poste de Grand Chancelier des Ordres Nationaux. Il deviendra par la suite un opposant, proche des indépendantistes du Southern Cameroon national council. En 1994, il conduit la délégation du de ce mouvement à l'ONU pour demander plus d'autonomie pour les provinces anglophones. Le 10 avril 1999, John Ngu Foncha décède. L’aviez-vous traité dignement ? Sa démission fut considérée avec mépris comme un non événement son Excellence Paul BIYA.
Excellences
Vous êtes au pouvoir, vous en jouissez énormément mais vous en abusez. Redevenez des humains, humbles et fragiles.
Vous répondez à un peuple qui vous demande un peu de considération par des attitudes d’une autre époque. Pourquoi le fédéralisme vous pose-t-il problème ? Pourquoi la décentralisation est-elle un problème ? Le Cameroun vous appartient-il ? Des camerounais n’ont-ils plus aucun droit sur leurs institutions.
Excellence monsieur le Président Paul BIYA
L’opération épervier que vous diligentez depuis quelques années devrait vous pousser à plus d’humilité. Elle démontre s’il en était besoin que le pouvoir centralisé qui vous rend maître de tout a des limites énormes. Comment pouvez-vous justifier que le Cameroun vous confie son patrimoine et que des collaborateurs que vous nommez se servent de tant de milliards. C’est toujours sur le tard que vous vous en rendez compte et en arrêtez quelques uns.
La décentralisation est nécessaire. Les présidents de région doivent être élus. Le pouvoir central doit conserver des postes régaliens notamment ceux liés à la défense du territoire et à l’international. Pourquoi chaque région ne peut-elle pas gérer ses ressources ? Vous êtes bien conscients qu’il n’y a pas un problème anglophone, mais qu’il y a une frustration générale liée à votre management.
Plus de 70% des ordonnateurs de crédits et gestionnaires sont de la même « grande région ». Cette « grande région « est par ailleurs francophone. Un peu de syllogisme nous ferait comprendre davantage que cette frustration ait lieu.
Lorsque les régions anglophones se plaignent, on perçoit le sujet d’ailleurs comme étant un problème linguistique. Mais dans la réalité, même chez les francophones, on trouve dans votre gestion de ressources humaines beaucoup à redire. La gestion tribale du pays a laissé des frustrations qu’il vous incombe de réparer avant de partir. De grâce excellence, accélérez la décentralisation et offrez à nos frères anglophones quelques strapontins sur les 6 grands corps de l’Etat. Aujourd’hui, ils n’ont que le premier ministère. Il y a des choses à revoir. Le fédéralisme ne retire rien à l’unité nationale. Les Etats-Unis, le Canada, La Belgique, l’Allemagne etc. sont des Etats fédéraux. Or ils demeurent un pays, une nation. La France est à bout de souffle et veut accélérer la décentralisation car le centralisme est un système injuste et réducteur.
Oui, on peut revoir la forme de notre Etat tout en restant Camerounais. Ne confondons pas les revendications de nos frères liées aux frustrations que nous leur avons infligées avec la sécession. Tout Camerounais souhaite le demeurer en tout cas la grande majorité où qu’elle se trouve sur le territoire aime à demeurer camerounais malgré cette gestion opaque et très ethnique qui peut devenir un projet politique, celui de dire plus jamais ça.
No Comment to " LETTRE OUVERTE A S .E Paul BIYA PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN ET AU GOUVERNEMENT DE PHILEMON YANG "