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Ministres et hauts fonctionnaires anglophones sous haute surveillance


Ministres et hauts fonctionnaires anglophones sous haute surveillance







Pour éviter de transformer les étincelles en braisier, Philemon Yang, le Premier ministre, veut encadrer les sorties médiatiques des ses collaborateurs membres du gouvernement originaires de la zone anglophone du pays.  «Les ministres camerounais et autres responsables politiques, originaires de la partie anglophone du pays, devront désormais informer en amont le cabinet du chef du gouvernement de leur plan médias relatif à la situation à Bamenda et Buea et obtenir son feu vert», a prévenu un proche conseiller de Philemon Yang au cours d’un échange informel avec des journalistes au hall du palais des Congrès de Yaoundé le 20 janvier dernier.

Le premier ministre, aurait été sommé par Paul Biya, le président de la République, de mettre fin aux couacs à répétition lors de certaines sorties jugées controversées par une certaine classe de citoyens. A ce titre, notre interlocuteur cite un exemple: «Bien que dévoilant des vérités dès les premiers jours de cette crise, les propos du ministre Paul Atanga Nji ont souffert d’être mal interprétés par ses propres congénères ».

Pas d’accord média sans l’aval de  l’Immeuble Etoile Sollicité sur la méthode, notre source répond en parsemant son intervention d'allusions aux thèmes qui mettent à mal la sérénité dans la partie anglophone du pays. «En clair, précise la même source, le schéma est le suivant : lorsque qu’un ministre reçoit une invitation pour un passage média (radio, télé, presse écrite papier ou internet), il doit informer au préalable le cabinet du PM, avant de donner un accord au média». La suite révèle que si un ministre envisage de « susciter un passage média », il est aussi demandé à son conseiller communication d’en informer les services du chef du gouvernement avant de prendre contact avec l’organe de presse concerné. De la nécessité d’être réactif A ce niveau, l’on peut présumer de ce que cela suppose. A défaut de contrôler systématiquement les prises de paroles de ses congénères ministres ou responsables politiques, Philemeon Yang aura ainsi la possibilité « d’évaluer la pertinence » de tel ou tel passage au regard de l’actualité.

C’est en fonction de cette évaluation que ce projet d’intervention pourra être validé, « ce qui arrivera dans la plupart des cas », promet notre source.   Communication de crise ? «Non ! L'heure est à la communication simplement», affirme Issa Tchiroma Bakary, cité par son entourage. «Le ministre de la Communication (Mincom) est dans son rôle», explique-t-on, avant de souligner que par rapport à la situation dans la partie anglophone du pays, la communication n'est plus seulement gouvernementale. «Ce qui compte, c'est de démontrer que le gouvernement de la République fait face à la crise, et qu'il veut plus que jamais continuer le dialogue avec les syndicats. Au-delà, il faut présenter aux yeux de l’opinion nationale et internationale tous les esprits qui veulent parasiter ce dialogue», ajoute-t-on au Mincom. Depuis quelques jours, le Mincom, bien conscient que l'acuité de la situation à Bamenda, Buea et leurs environs met plus que jamais le gouvernement sous les projecteurs, conjugue ces deux niveaux.

Avec cette crise, le volume de la voix de Issa Tchiroma Bakary s’est amplifié. Il s'y emploie, en enchaînant conférences, points de presse et communiqués. Le 19 janvier dernier, il en a publié un. La ligne de force dudit document repose sur une information majeure : un certain nombre de personnes, dont les nommés Fontem Aforteka’a Neba et Nkongho Félix Agbor Balla, ont été interpellées et mises à la disposition de la justice. D’autres sont recherchées pour les mêmes  motifs. Le Mincom rappelle que ces arrestations interviennent dans un contexte où, en dépit du dialogue engagé par le gouvernement pour rechercher des solutions aux revendications dans les deux régions anglophones.

Face à la profusion des déclarations sur certaines antennes, Peter Essoka a lancé une mise en garde lue sur les ondes de la radio nationale. C’était le 20 janvier 2017. Le président du Conseil national de la communication (CNC) pointe des journaux (The Guardian Post, le Messager), des chaînes de télévision (Canal 2 International, STV, Equinoxe Tv) comme des supports qui accompagnent les sirènes sécessionnistes et fédéralistes.

 Aux yeux de Minette Libom Li Likeng, ministre  des Postes et Télécommunications (Minpostel), ce sont les mêmes thématiques qui structurent le gazouillis des réseaux sociaux. D’où la suspension,  il y a quelques jours de la connexion à Bamenda. Au fond, les éléments de langage déployés via les SMS envoyés aux abonnés au téléphone mobile annonçaient déjà une telle situation.

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